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L’Institut de Cinématographie Scientifique est une association sans but lucratif fondée en 1930 par Jean Painlevé avec l’appui de Jean Perrin, physicien, membre de l’Académie des Sciences et créateur du Palais de la Découverte en 1937. Elle est reconnue d’utilité publique par le décret

Insitut de Cinématographie Scientifique
La recherche pour le cinéma, la recherche par le cinéma
Histoire
Fondation
1930
Cadre
Sigle
ICS
Forme juridique
Association loi de 1901, reconnue d'utilité publique
Domaine d'activité
Cinéma, science
Pays
Organisation
Fondateur
Jean Painlevé
Président
Marie-Noëlle FAVIER, Directrice de la communication de l'IRD retraitée
Vice-Président
Daniel ABSIL, cinéaste retraité
Vice-Président
Alexis MARTINET, chercheur CNRS retraité
Président d'honneur

Paul de ROUBAIX, Président d'Honneur Suzanne DUVAL, Directrice Honoraire Annick DEMEULE, Présidente d'Honneur Véronique GODARD, Membre d'Honneur

Jacques JOUHANEAU, Président d'Honneur
Affiliation
IAMS (ex AICS/IFSA)
Site web

du 12 décembre 1968.

L’association a été créée dans un contexte de développement de la science en France et a participé à l’institutionnalisation du cinéma scientifique.


"Recherche pour le cinéma, recherche par le cinéma"[modifier | modifier le code]

Le but de l’association est de “faire connaître aux scientifiques l’intérêt du cinéma, de confronter les besoins du réalisateur scientifique et les possibilités du cinéaste technicien, afin d’améliorer la qualité des images, de son et de présentation des films scientifiques qu’ils soient de recherche ou de vulgarisation et de créer un mouvement en faveur du documentaire scientifique de qualité”[1]. Son but est "de réaliser, de conserver et de diffuser des films scientifiques. Son rayonnement et son dynamisme ont certainement joué un rôle déterminant dans la faveur que connaît aujourd'hui dans les milieux scientifiques et techniques l'utilisation de la caméra"[2].

En 1930, très peu de chercheurs scientifiques utilisent le cinéma comme instrument d'investigation permettant de révéler "des phénomènes imperceptibles à l'oeil humain"[3] et "repoussant sans cesse les limites du visible"[4]. L’idée de l'Institut est de créer un réseau d’échanges fructueux afin de faire émerger les bonnes pratiques et de nouvelles techniques pour améliorer "la technique d'enregistrement utilisé : l'accéléré, le ralenti, ou encore la radio-cinématographie"[3]. En 1931, Jean Painlevé défend la cause du cinéma scientifique d'investigation en affirmant qu'il est le "seul instrument d'investigation général qui ait été créé depuis l'invention du microscope composé, c'est-à-dire depuis plus de deux cent ans" (J. Painlevé, "Science et cinéma", L'Etat moderne, 1931, cité par F. Riou[4] ; on remarquera que son article est publié dans la rubrique "Spectacle").

L’ICS devient un moyen de légitimation du cinéma auprès des scientifiques, et notamment de l'Académie des sciences où Jean Painlevé trouve des appuis. C'est véritablement Jean Painlevé, "par la passion et la conviction qu'il met à défendre, à clarifier les différentes facettes du cinéma scientifique, [qui] contribuera grandement à faire évoluer les réticences parmi les scientifiques, en créant notamment l'Institut de Cinématographie Scientifique en 1931"[4].

La lente adoption du cinéma par la science[modifier | modifier le code]

Le cinéma a été lent à s’imposer dans les milieux scientifiques. "Les savants [...] ont longtemps entretenu un rapport complexe avec l'image : intéressés par la possibilité qu'elle donne de visualiser l'objet de leur recherche, ils la suspectent dans le même temps de générer des artefacts" (I. Do O'Gomes[3], citant François Dagognet, "Un procès ininterrompu", introduction à l'ouvrage collectif Image et Science, Paris 1985, publié à l'occasion d'une exposition sur ce thème au Centre Georges-Pompidou). Les raisons sont nombreuses : une “réputation foraine” du cinéma, un prix de revient élevé, une absence de compétences dans les milieux scientifiques, une absence de matériels de réalisation mais aussi de projection auprès des pairs[5].

Pour beaucoup, le cinéma est considéré comme un "procédé fantasiste"[5]. En 1925, Georges-Michel Coissac rappelait "[...] la vague d'ironie qui, en 1898, déferla sur Paris, quand on apprit qu'un jeune médecin, [...], le Docteur Doyen, s'était fait cinématographier pendant une de ses opérations. On cria au scandale [...]"[6]. Jean Painlevé lui-même fit les frais de cet état d'esprit. Il ranconte que lorsqu'il projeta en 1925 à l'Académie des Sciences son premier film, Développement de l'oeuf d'épinoche de la fécondation à l'éclosion, un membre de la dite Académie se leva en disant : "Le cinéma, ce n'est pas sérieux !"[7].

De façon générale, la science adoptera lentement le film. En 1996, I. Do O'Gomes écrit : "contrairement à la photographie [...], le cinématographe n'a pas envahi les laboratoires. Il reste un instrument utilisé, mais de façon très ponctuelle"[3]. En réalité, il faudra attendra la vidéo, plus souple, pour voir les milieux scientfiques filmer de façon beaucoup plus systématique leur recherche (tel le travail du CNRS Image dans la promotion des recherches du CNRS).

Néanmoins c'est bien l'Institut de Cinématographie Scientifique [qui] sort le cinéma scientifique de sa confidentialité"[4]. Au départ, Jean Painlevé cherche donc à “rassembler les scientifiques qui “bricolaient” isolément dans leur laboratoire pour essayer de filmer qui l’orientation de l'œuf d'oursin, qui des décharges électriques”[8]. Ces pionniers du cinéma scientifique sont : Etienne-Jules Marey, Eugène Louis Doyen, Lucien Bull, Jean Comandon, Jean Painlevé, Pierre Thévenard. Les 4 derniers ont participé activement à l'ICS.

L’ICS entre 1930 et 1945[modifier | modifier le code]

C'est donc dans l'intention de lier les efforts individuels de pionniers que Jean Painlevé fonde l'Institut avec comme devise : "Recherche pour le cinéma, recherche par le cinéma".

De 1930 à 1940, Jean Painlevé et le Docteur Charles Claoué animent l’ICS.

Recherche pour le cinéma[modifier | modifier le code]

La première vocation de l'ICS est d'améliorer les moyens techniques de la cinématographie pour élargir le champ du visible. « Il s’agit de créer une technique suffisamment claire, adaptable à tous les besoins scientifiques, pouvant résoudre tous les problèmes, que chacun emploierait dans son laboratoire... »[9]. Aidé notamment de l'opérateur André Raymond ou le truqueur Achille Pierre Dufour, Jean Painlevé consacre l'année 1935 "à l’élaboration de six appareils, permettant notamment de s’adapter au mouvement observé. Par la conception d’un « appareil pour des travellings automatique avec plate-forme tournante pour la microscopie », Painlevé adapte ainsi ce qui existe dans le cinéma courant, à la microscopie. De même, un appareil constitué d’un ensemble de plates-formes coulissantes est conçu, ainsi qu’un autre permettant « la prise de vues automatique, image par image, depuis une image par seconde jusqu’à une image par heure, avec le temps de pose que l’on veut, c’est à dire depuis le 1/500 jusqu’à la demi-seconde, et avec changement de rythme si on le désire »" (Florence Riou[4], citant Jean Painlevé[10]).

Recherche par le cinéma[modifier | modifier le code]

Grâce à cette maîtrise d'une technique améliorée pour les besoins de la science, Jean Painlevé et ses collaborateurs de l'ICS réalisent et produisent "de multiples films de recherche, dans le cadre des travaux de ses membres mais aussi de commandes extérieures. Parmi ces films de recherche réalisés dans l'entre-deux-guerre, nous pouvons citer entre autres : Culture de tissus et formation de macrocytes (1935, pour le Docteur A. Thomas), Culture du cœur d’un embryon de poulet (1936, pour le Docteur A. Thomas), Chromosomes et génétique (1936), Etude du sang (1932), Corèthre (1937), Rat de Gambie (1939), Grillon du Cameroun (1939)..." (Florence Riou[4], s'appuyant sur la filmographie publiée dans le Bulletin de l'ICS n°1 de 1961[1]).

La promotion via un Congrès[modifier | modifier le code]

De 1930 à 1940, Jean Painlevé, directeur de l'Institut, donne lui-même des centaines de conférences accompagnées de projections pour démontrer l'utilité du film pour la recherche scientifique et pour la diffusion des résultats de cette recherche[7], notamment en co-fondant, avec le Docteur Charles Claoué et Michel Servanne, président du Cinéma Club de Paris, un congrès qui se tiendra chaque année jusqu’à la guerre (via une Association pour la Documentation Photographique et Cinématographique dans les Sciences - ADPCS[4], qui ne survivra pas). Les efforts de l'ICS vont enfin être relayée par la presse, convoquée dès le premier congrès du 5 au 7 octobre 1933 au siège du Musée Pédagogique de l'Etat. La technique cinématographique reconnaît qu’« un grand pas en avant a été fait » par cette réunion. Les films de Painlevé, de Carrel, du Dr Comandon entre autres ont « émerveillé les assistants et prouvent la valeur du cinéma dans l’étude des phénomènes biologiques »[11]. Le journal La Cinématographie française titre "Eclatante supériorité de la France" : l'article cite "en autres les films scientifiques de radiologie du Dr Dijan de Paris, ceux du Dr Comandon « dont la haute valeur scientifique et la qualité de réalisation technique sont hors de pair », et ceux de Jean Painlevé, « probablement, à l’heure actuelle, le meilleur opérateur au monde, en micro et ultra-micro cinématographie »" (Florence Riou[4], citant P. Michaut[12]).

Ce Congrès a lieu au Musée Pédagogique de l'Etat jusqu'en 1937. L'écho de la manifestation ne cesse de croître, ainsi que la popularité de Jean Painlevé, notamment par la multiplication de ses écrits, "notamment dans des revues pour le grand public comme Vu, Instruire et Plaire, Pour Vous"[4]. Ses films émerveillent : Georges Sadoul dans Le cinéma français 1890-1962 parle de Jean Painlevé au chapitre des avant-gardistes. Il écrit : "[...] L'avant-garde française se muait donc en Ecole documentaire... Auprès de Vigo et de Bunuel, des jeunes : Carné, Rouquier, Grémillion, Lacombe, se révélaient d'autres talents, [...] Et dans le domaine scientifique, Jean Painlevé savait transformer en oeuvre d'art ses études du monde aquatique. [...] Ces premiers films sont encore sous l'influence de l'avant-garde abstraite. Ils traduisent l'émerveillement devant la splendeur des découvertes dans une mare ou une goutte d'eau"[13].

L'Exposition universelle de 1937, consécration du cinéma scientifique[modifier | modifier le code]

Au Congrès de 1936, ces chercheurs indépendants de l'ICS rencontrent un représentant du gouvernement, Jean Perrin, qui les associe à la préparation de l'Exposition universelle de 1937. Jean Painlevé s'investit dans la section Biologie, dirigée par Henri Laugier du CNAM, où Jean Painlevé aura d'ailleurs longtemps un bureau. Pendant l'Exposition universelle, une salle est consacrée à Marey et la chronophotographie ; une autre salle à la "cinématographie de haute fréquence de Bull ; des films sont aussi programmés dans la salle de la biologie végétale, de la biologie animale ou celle consacrée à l'oeuvre de Pasteur. Enfin Painlevé réalise, avec Jean Rostand, Geneviève Hamon et Viviane Hamon, le sculteur René Bertrand et Florent Margaritis, une "spirale de l'Evolution" : dans la rotonde, selon le journaliste Pierre Michaut, elle est « l’un des clous les plus surprenants de cette exposition », rajoutant que dans ce même lieu « sont installés deux petits écrans, avec des appareils de 17,5 mm à système permanent, qui passeront des fragments d’enregistrements cinématographiques très courts : l’un de ces appareils est consacré spécialement à des sujets très spéciaux et très limités de biologie, tel la culture du cœur ; sur l’autre appareil, les éléments du film seront un peu plus généraux, telle une bande, par exemple sur la parthénogenèse»[14] (cité par F. Riou[4]).

Le public de l’Exposition universelle de 1937 plébiscite le cinéma scientifique qui lui montre une science "en train de se faire", "une science vivante"[4]. Dès l’ouverture de la salle de cinéma du Palais, fin août 1937, on note une grande affluence : « Quelques jours après son ouverture, cette salle de deux cents places recevait une telle affluence qu’il fallut fermer les portes avant le début de chaque séance et de nombreux visiteurs ne purent y pénétrer, bien qu’entre chaque projection la salle fut évacuée» (selon Bilan de la « Section de Cinéma », non daté, Archives Fontainebleau, carton Art3., cité par F. Riou[4]).

Il est à noter que la mission de l'ICS "la recherche par le cinéma" a permis, en faisant voir la science, de "faire reconnaitre l'utilité de [la science] auprès du grand public et de faire ainsi pression sur le gouvernement"[4]. Le potentiel du cinématographe comme "arme nouvelle" a été bien compris par l'ICS qui a participé donc à part entière à la "croisade pour la science pure" menée alors par Jean Perrin, menant en 1939 à la création du CNRS.

Après l'Exposition universelle, Jean Painlevé est nommé responsable de la section cinématographique au Palais de la Découverte, où auront désormais lieu les projection, d'abord annuelles, puis mensuelles, de l'ICS.

“De 1940 à 1945, l’ICS a suspendu toute activité”, comme cela est écrit de façon sibylline dans le 1er numéro du Bulletin de l’ICS (1961)[1].

L'ICS après la guerre[modifier | modifier le code]

A partir de 1945, l’activité de l’ICS reprend grâce à une subvention annuelle du CNC.

En 1947, l’ICS est à l’initiative de la création de l’AICS/IFSA et l’ICS bénéficie alors d’une subvention annuelle du ministère des Affaires étrangères permettant d’une délégation française de participer aux manifestations de l’AICS/IFSA. L’ICS participe activement aux activités de l’AICS/IFSA puis de son successeur l’IAMS, de 1947 à nos jours.

L’ICS a une activité de production de films scientifiques, essentiellement centrée sur les films de Jean Painlevé. L’ICS bénéficie d’aides matérielles pour la réalisation de films du centre de films du Conservatoire national des Arts et Métiers ainsi que des laboratoires de zoologie de Roscoff et Banyuls de la Faculté des sciences et du CNRS. Le matériel de cinéma provient d’achats faits par l’ICS, des apports personnels de Jean Painlevé et de matériels confiés par le CNRS. En fait, Jean Painlevé en produisant ses films permet à l’ICS d'avoir une activité de production. Seul le film “Cristaux liquides discotiques” de MM. Réchou et Bouligand sera une production ICS non signée par Jean Painlevé.  

Les films réalisés constituent un fonds que l’association gère, loue et diffuse lors des séances de projection ou au Congrès annuel de l’AICS/IFSA. Par ailleurs, l’ICS adopte une mission de documentation en élargissant sa collection de films scientifiques : il constitue une cinémathèque et tient via des fiches un catalogue de films scientifiques pour les mettre à disposition d’utilisateurs. Il est donc capable de fournir “des informations sur les films réalisés sur un sujet particulier” et de conseiller “les utilisateurs sur les films les mieux adaptés à leurs besoins” selon le Bulletin de l'ICS de 1961[1]. Néanmoins M. Haguenauer regrette encore en 1962 que "l'institut ne peut offrir au chercheur aucun catalogue, aucun fichier méthodique recensant les multiples films qui furent signalés ou prêtés à l'occasion des séances de projections qu'il organise régulièrement. Seuls les quelques films qu'il conserve sont recensés dans le Bulletin n°1, 1961"[2]. C'est Suzanne Duval, secrétaire générale, qui créera ultérieurement un fichier manuel de films (chaque fiche étant rédigée et tapée à la machine) qui s'étoffera au fil des séances et des Congrès internationaux.

Par ailleurs, l’ICS poursuit la diffusion de la technique au service du cinéma scientifique. Dès 1934, un congrès annuel put être organisé au Musée pédagogique, plus tard au Palais de la découverte : les solutions techniques étaient exposées, des films étaient présentés et commentés afin de faire connaitre les utilisations nouvelles du cinéma pour la recherche et la vulgarisation scientifique[7]. Après-guerre, Jean Painlevé avait obtenu la mise à disposition de la salle de projection de l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière - ex École technique de photographie et de cinéma (ETPC), alias Ecole Vaugirard - par son directeur M. Philibert (1964-1965). Jean Painlevé y conviaient les fabricants de matériels cinématographiques qui venaient montrer leurs appareils, expliquer leur fonctionnement et préciser à quels travaux ils étaient les plus adaptés[8]. Le bulletin n°7 de l’ICS (1970)[15] est entièrement consacré au compte-rendu des premières séances des 27 avril, 8 mai et 12 juin 1969, consacré à “Le cinéma à grande vitesse” (mis au point par Lucien Bull, ancien président de l'ICS). Le bulletin inclut, outre le détail des appareils des fabriquants, des tableaux comparatifs de tous les appareils. On retrouve ce genre de documents dans Science Film, publication de l’Association internationale à partir de 1972.

A partir des années 1960, l’ICS développe une nouvelle activité. Le docteur Pierre Thévenard, membre actif de l’ICS et médecin, employé par l'Institut Pasteur au sein duquel il est chargé à partir de 1948 des travaux du laboratoire du film scientifique, de part ses relations au Ministère des Affaires étrangères, apporte à l’association une convention avec ce Ministère qui durera jusqu’à la fin des années 1980 pour la diffusion des films documentaires auprès des ambassades de France à l’étranger, à l’exception étonnamment des films scientifiques, dont l’envoi est géré par un service du Ministère de l’Education. C’est une manne financière qui permettra à l’ICS de recruter des assistants (tels Alain Ade entre 1980 et 1984) chargés de commander parfois des centaines de copies, dont "le bobinage sur carter se fait à l'Institut"[16], dans différents laboratoires à Paris et les faire partir via les valises diplomatiques dans le monde entier.

Par ailleurs, l’ICS publie un bulletin d’information. Tout d’abord sont publiés 7 numéros d’un bulletin (1961, 1962, 1963, 1968, 1970), dictés par Jean Painlevé à la secrétaire générale Suzanne Duval, en 1961, afin de “porter à la connaissance de tous ceux qui s’intéressent au cinéma scientifique les informations scientifiques et théoriques susceptibles de leur être utile”[1]. Ce bulletin garde donc la trace écrite de ses réflexions en matière de cinéma scientifique, notamment sur sa définition du cinéma scientifique. Le bulletin garde aussi la trace de l’apport des travaux d’hommes pionniers du cinéma scientifique tels que le Dr Comandon (qui rédige un article dans le n°4 sur la méthode pour filmer des hématies et des cellules microscopiques) ou sur des aspects techniques. La fabrication était artisanale : Suzanne Duval dactylographiait les articles, soit sous la dictée de Jean Painlevé pour ses articles, soit recopiant ceux des autres membres de l’association ; puis elle les reliait exemplaire par exemplaire ; puis les envoyait aux membres de l’association.

Un nouveau bulletin est publié dans les années 1980 : les archives de l’ICS ne conservent la trace que de 3 numéros.

Enfin depuis 1998, est publié un bulletin de façon irrégulière publié en ligne par Alain Montesse (Université de Valenciennes), membre du Conseil de l'Institut.

Enfin l’ICS possède un site actuellement, hébergé aujourd'hui par le site du CNRS Bellevue qui met aussi à disposition des locaux pour les réunions du bureau de l'ICS. Les archives de l'ICS se trouvent en grande partie à la BNF et pour les plus récentes au CNRS Bellevue.

L’ICS est surtout connu pour ses séances de projection.

Les séances de projection de l'ICS[modifier | modifier le code]

L’ICS par ailleurs anime une séance de projection, d’abord annuelle sur une semaine puis mensuelle, de films scientifiques afin de “faire connaître les meilleurs des films scientifiques réalisés en France ou à l’étranger”[1].

Tout d’abord au Palais de la Découverte grâce au parrainage de Jean Perrin. Les séances deviennent alors très prisées.

En 1962, une liste établie listait "127 films présentés au cours des séances de projection de l'I.C.S."[2].

Puis dans ses locaux au 38 avenue des Ternes, ancien hôtel particulier qui appartenait personnellement à Jean Painlevé et qui disposait d’une petite salle de projection en sous-sol.

Enfin de nouveau au Palais de la Découverte à partir de février 1990.

Aujourd’hui les séances ont lieu à l’Espace des Sciences Pierre-Gilles de Gennes de l’ESPCI Paris-PSL.

La structure de l'ICS[modifier | modifier le code]

Avant-guerre, l'ICS est surtout animé par Jean Painlevé et quelques assistants.

Une secrétaire générale très active[modifier | modifier le code]

L'ICS connaitra un âge d'or après-guerre, notamment grâce au travail "actif"[17] de structuration et de développement mené par Suzanne Duval (doctorat de droit américain, bilingue anglais-français). De 1952 à 1992, pendant 40 ans, elle occupera le poste de Secrétaire générale, remplaçant Georges Franju qu ioccupa le poste de 1945 à 1952.

Elle aide Jean Painlevé à structurer son organisation, notamment en créant une adhésion payante à l’ICS pour ses membres. Elle transforma les séances de projection, auparavant concentrée sur une semaine chaque année au Palais de la Découverte et destinée à un public restreint, en un rendez-vous mensuel où Tout-Paris se pressait, afin de rendre active l’association tout le long de l’année. Elle tenait la comptabilité, tenait les fiches de tous les films scientifiques diffusés lors des séances de l’ICS et les Congrès internationaux de l'AICS/IFSA, rédigeait les bulletins à la machine à écrire, s’occupait des déménagements de l’ICS notamment en 1990 après la mort de Jean Painlevé du 38, avenue des Ternes au 143, boulevard Lefèvre.

Enfin dans la mesure où l'équipement documentaire de l'ICS est frêle, selon M. Haguenauer encore en 1962, Suzanne Duval pouvat "généralement, de mémoire, y fournir d'innombrables et précieux renseignements"[2].

Elle est devenue directrice de l’ICS au moment de la transition après la mort de Jean Painlevé en 1989, entre celui-ci et Alexis Martinet.

Elle a été aussi durant des années à mi-temps la Secrétaire générale de l’AICS/IFSA dont elle est aussi probablement à l'origine pratique de la création auprès de Jean Painlevé grâce à sa maîtrise parfaite de l'anglais. Pour certains témoins, elle était “l’âme du cinéma scientifique” (Gérard Millet, témoignage oral, 19 avril 2024), “elle incarnait le cinéma scientifique” (Alexis Martinet, témoignage oral, 19 avril 2024) dans le monde. Elle a ainsi contribué à conserver les débats du Congrès annuel, en rédigeant entièrement le rapport annuel de l’AICS/IFSA, qu’elle traduisait en anglais. C’est enfin elle qui se rendait sur place pour organiser les Congrès dont elle choisissait les thèmes.

Les présidents[modifier | modifier le code]

1930 : Georges URBAIN, chimiste, membre de l’Académie des Sciences

Jacques Arsène D’ARSONVAL, physicien, membre de l’Académie des Sciences

1945 : Georges BOHN, biologiste-zoologiste, Professeur à la Faculté des Sciences de Paris

1948 : Lucien BULL, directeur honoraire de l’Institut Marey

1969 : Dr Valancien

1976 : Paul de Roubaix

1992 : André Guinier

Les directeurs[modifier | modifier le code]

1930-1989 : Jean Painlevé

1989 : Suzanne Duval

1992 : Alexis Martinet

Dans l’organigramme, au rang de vice-président ou de secrétaire-général, apparaissent aussi les membres suivants : Georges Franju, Dr Robineau, Haroun Tazieff, Vivié, Jacques Schiltz, Jacques Jouhaneau, Daniel Absil, Richard Millet.

  1. a b c d e et f Institut de Cinématographie Scientifique, Bulletin n°1, 38, avenue des Ternes Paris, , 38 p., p. 3
  2. a b c et d Martine Haguenauer, « Martine Haguenauer », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), vol. 4,‎ , pp. 207-218 (ISSN 1292-8399, lire en ligne)
  3. a b c et d Isabelle Do O'Gomes, « Le cinéma scientifique : l'œuvre de Doyen, Thévenard et Comandon », La Gazette des archives, no 173,‎ (DOI https://dx.doi.org/https%3A//doi.org/10.3406/gazar.1996.3401)
  4. a b c d e f g h i j k l et m Florence Riou, « Le cinématographe, ou le mouvement au coeur de l'étude de la vie », Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, vol. 16,‎ , pp. 185-199 (DOI https://dx.doi.org/10.3917/bhesv.162.0185)
  5. a et b Institut de Cinématographie Scientifique, « Le cinéma de recherche », Bulletin de l'ICS,‎
  6. G.-Michel Coissac, Histoire du cinématographe de ses origines à nos jours, Paris, Edition du Cinéopse, &çé(, 668 pages (lire en ligne)
  7. a b et c Agathe Baudelot, Une mémoire du cinéma scientifique (Mémoire de recherche), Université Paris 7 - Denis Diderot, Paris
  8. a et b Sophie Léonard, « Gros plans sur Jean Painlevé » (Mémoire de recherche), Université Paris 7 - Denis Diderot, Paris,
  9. Jean Painlevé, « Comment le cinéma nous révèle l'invisible », Figaro,‎ 3 novembre 1935 (archives painlevé, les documents cinématographiques / fonds painlevé / 38 av des ternes paris)
  10. Jean Painlevé, « Les pieds dans l'eau », Voilà, no 215,‎ 4 mai 1935 (archives painlevé, les documents cinématographiques / fonds painlevé / 38 av. des ternes paris), p. 3
  11. Dr Stanislas Warschawski, « Le cinéma scientifique », La technique cinématographique, vol. 42,‎ , p. 134
  12. Pierre Michaut, « « Cinéma scientifique, cinéma éducateur, cinéma d’information générale, Eclatante supériorité de la France », La Cinématographie française,‎ , p. 85
  13. Georges Sadoul, Le cinéma français 1890-1962, Paris, Flammarion, , 296 p.
  14. Pierre Michaut, « L’Exposition de Paris 1937 donne au cinéma sa véritable place dans la vie moderne », Cinématographie française, vol. 973,‎ , p. 109
  15. Institut de Cinématographie Scientifique, « Le cinéma à grande vitesse », Bulletin de l'ICS, vol. 7,‎
  16. Anne Raynal, A propos du docteur Thévenard... Une approche du cinéma scientifique (Mémoire de recherche), Université Paris 7 - Denis Diderot, Paris,
  17. Martine Haguenauer, « Martine Haguenauer », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), vol. 4,‎ , pp. 207-218 (ISSN 1292-8399, lire en ligne)